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Étude des variations millénaires des changements climatiques dans l’Arctique canadien de l’Est à l’aide d’assemblages de diatomées et d’isotopes stables

Les diatomées sont des organismes siliceux composés de silice biogène amorphe (SiO2-nH2O). Les organismes siliceux sont résistants à la dissolution et sont omniprésents dans des écosystèmes lacustres. Les diatomées ont de fortes affinités avec leur habitat, elles se reproduisent rapidement et l’assemblage des espèces enregistre de manière fiable les modifications dans leur environnement. Les diatomées préservent dans la structure SiOde leur frustule (coquille siliceuse) la composition isotopique de l’oxygène présent lors de leur formation dans des eaux lacustres. Plusieurs études ont réussi à reconstituer les paléo-températures de l’eau de surface des océans, les paramètres hydrologiques et les changements dans la source des masses d’air, et par conséquent, ont confirmé l’utilité des isotopes stables de l’oxygène dans la silice diatomifère. L’analyse multi-proxyqui combine les indicateurs non-isotopiques et isotopiques est l’approche la plus prometteuse pour fournir la plupart des informations paléo-environnementales. De plus, les diatomées peuvent aider à combler les lacunes historiques régionales où les enregistrements des calottes glaciaires ne sont pas disponibles. Étant donné l’incertitude persistante quant aux prédictions des modèles climatiques, les futures études dans cette région éloignée de l’Arctique canadien de l’Est pourront éclairer la dynamique et l’évolution postglaciaire. Comprendre cette dynamique postglaciaire peut révéler d’importantes connectivités paléo-hydrologiques et des échanges entre les écosystèmes aquatiques terrestres et marins qui ont eu lieu et qui pourront exister potentiellement dans le futur avec la fonte accrue des calottes et des glaces dans la région.

Le projet de recherche de mon stage postdoctoral a pour but d’étudier les changements paléo-environnementaux enregistrés dans des systèmes lacustres arctiques suite à la dernière déglaciation. Le site d’étude est la région du Nettilling Fjord comprise entre le lac Nettilling et la baie Cumberland, Nunavut. Plusieurs séquences sédimentaires, représentant chacun un lac en particulier dans cette région, seront analysées pour leur propriété physico-chimique et biologique. Afin de répondre aux objectifs spécifiques (1) le temps de la retraite de glaciers (2) le temps de l’invasion marine et (3) l’origine des eaux marines dans la région, une approche multi-proxy combinant la composition isotopique d’oxygène et l’assemblage de diatomées sédimentaires sera privilégiée.