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Comparaison paléolimnologique de deux régions postglaciaires: l’est de l’Arctique canadien et le nord de la Méditerranée

Les reconstructions paléoclimatiques sont nécessaires pour comprendre les changements environnementaux actuels. Les connaissances de la structure microbienne actuelle et passée des écosystèmes aquatiques peuvent être utilisées pour développer des indicateurs de changements environnementaux et aider à reconstruire ces derniers. Dans le cadre de mes études doctorales, j’examinerai les diatomées sédimentaires des lacs de l’Arctique canadien et les lacs de montagne en Bosnie-Herzégovine pour mieux comprendre les relations entre les diatomées et le climat dans ces deux régions du monde et pour reconstruire l’ampleur des changements paléoclimatiques.

Les objectifs de ce projet de recherche sont d’améliorer nos connaissances sur l’évolution des environnements et la santé des écosystèmes à l’aide de sédiments lacustres et de microbiomes à des échelles centenaires à millénaires dans deux régions déglaciées. J’étudierai les sédiments et les microbiomes de diatomées des lacs postglaciaires peu profonds situés dans la région nord-méditerranéenne de haute altitude et dans l’est de l’Arctique canadien (nord de l’île d’Ellesmere). Les régions méditerranéennes et de l’Arctique canadien ont connu certains des changements climatiques et écologiques les plus importants depuis la dernière déglaciation, et les lacs à hautes latitudes et hautes altitudes ont également subi des processus similaires. Cette recherche permettra ainsi de mieux appréhender la nature de la variabilité climatique de ces deux régions.

Le site au Canada est localisé dans le parc national Quttinirpaaq sur l’île d’Ellesmere (Nunavut) dans la vallée de Stuckberry. Les quatre lacs se trouvent près de la côte dans les dépressions sous-marines délaissées après la retraire des glaces. Le site en Bosnie et Herzégovine est localisé dans le massif montagneux de Zelengora englobant la région nord de la Méditerranéenne. Les quatre lacs à l’étude sont situés au sommet de ce massif montagneux à une altitude moyenne de 1500 m.

Afin d’examiner la structure microbienne de diatomées au Laboratoire de Paléoécologie Aquatique de l’Université Laval, je procéderai au sous-échantillonnage des sédiments lacustres et à la préparation des échantillons pour l’analyse. Des lames de diatomées seront préparées puis les diatomées seront identifiées et dénombrées au niveau de l’espèce à l’aide d’un microscope Zeiss Axioskop 2 sous éclairage de contraste de phase à un grossissement de 1000x. J’effectuerai également d’autres analyses complémentaires au Département de géographie, notamment la perte au feu (LOI), la taille des grains et la datation radiométrique (14C et 210Pb).

L’accent sur la région méditerranéenne inhabitée des altitudes élevées et l’Arctique canadien de l’Est permettra un signal paléoenvironnemental clair avec peu d’interférence des activités anthropiques, donc des reconstructions plus précises des variabilités naturelles. Étant donné que les lacs ont des bassins versants plutôt petits avec des précipitations comme principale source d’eau, ils sont des candidats parfaits pour étudier les facteurs de stress naturels tels que la variation de la quantité de précipitations pour comprendre l’effet de ces facteurs climatiques sur le fonctionnement des écosystèmes aquatiques.